La traversée de la France!

Bon on va ne pas se mentir .... Un Iveco de 1986 quand tu as l'habitude de rouler avec des voitures modernes, on peut dire que ça pique un peu quand même. 

Pas de direction assisté, 72 ch pour 3490 kg à sec, ça n'accélère pas bien fort mais ça ne freine pas fort non plus, très haut sur roues.

C'est tout un état d'esprit qui s'ouvre à moi, les feux en pleine nuit n'éclairent pas grand-chose, c'est déjà un petit gout de lâcher prise au niveau de la montre qui se fait ressentir.

Nous partons de Toulouse vers 21h, veille de la coupe du monde 2018 en nous disant que nous serons bien arrivés pour le match le lendemain après-midi!

Vers 2h du matin en Dordogne nous nous sommes arrêtés pour dormir un peu (sécurité avant tout).

Plus nous roulions plus nous nous rendions compte que l'heure annoncée par le GPS était vraiment erronée et qu'on allait avoir du mal à arriver. Reprise de la route vers 5h du matin, l’Iveco engouffre les km sans broncher, on se sent déjà root's, la chaleur est présente mais la circulation de l'air se fait bien et c'est très agréable. 

Quelques heures après la pause déjeunée je décide de faire une pause pour me détendre un peu les jambes, peu avant Nemours. Au moment de remonter un tour de clé et .... Plus rien, absolument rien encéphalogramme plat. Reste 150 km ...

Je ne me rends pas compte des voyants pas très virulent au tableau de bord. Je pense au démarreur collé. Je me glisse sous le fourgon et tape dessus pour tenter de décoller. Echec cuisant !

Je vois un camion de dépannage passer quand je suis sous le fourgon et retiens le nom pour l'appeler.

Le dépanneur arrive après une bonne demi-heure après mon appel,  il propose de brancher les pinces pour démarrer... Il démarre et mon sauveur m'annonce que mon alternateur ne recharge absolument rien. Les préconisations sont pour finir les 150 km de ne pas utiliser de clignotant, pas de klaxon, aucun appareil électrique. Bilan du dépannage 150€ ... Bobo ...

On tente, nous voilà repartir avec l'appréhension de caler !! 4km plus tard je freine à un feu rouge et le drame arrive, en plein milieux d'un carrefour très passant nous voilà à l'arrêt total...

Là commence le début d'une grosse galère, impossible de pousser les 3,5 tonnes pour arranger le stationnement, quasi impossible de bouger les roues sans rouler. Je rappelle le dépanneur qui m'annonce qu'il revient dès que possible mais que la journée est chargée. 

1h30 d'attente en bord de route à se faire incendier par les automobilistes, les piétons ainsi de suite car le fourgon est en vrac entre route, place de stationnement et trottoir.

Notre sauveur est de retour un peu confus de nous avoir laissé repartir la première fois et nous demande si on refait les pinces à 150€ ou s'il le remorque... Je choisis sans attendre le remorquage car ma patience est déjà bien loin derrière ses retranchements. Il fait une chaleur à crever on est parti depuis plus de 20h de Toulouse, on n’a pas à boire, les batteries sont quasi HS des téléphones : Galère ...

Il réussit tant bien que mal à manœuvrer le fourgon, le maître derrière la dépanneuse et repart en nous laissant piétons dans Nemours. On finit dans un café à se désaltérer sans regarder le match qu'on loupera en totalité!

A la final mais résultat ont fini quand même champions du monde !